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« Le téléphérique a bousculé nos modes de faire »

Publié le 18 avril 2017, par Philippe Pottiée-Sperry

Après une mise en service un peu difficile, tout est rentré dans l’ordre. Normal quand on essuie les plâtres d’une telle innovation technique ! Le téléphérique urbain de Brest a trouvé son public, largement au rendez-vous. Suscitant beaucoup d’intérêt en France comme à l’étranger, l’expérience et un nouveau savoir-faire ont enrichi la pratique professionnelle de la Sem Brest métropole aménagement. Sa directrice générale, Claire Guihéneuf, nous l’explique.

 »Innovant et ludique, le téléphérique contribue à rendre la ville plus facile à vivre – les enfants l’adorent – mais aussi à la voir différemment » Photo ©BMA

Comment expliquez-vous certaines difficultés techniques lors de la mise en service de votre téléphérique ?

Ces problèmes sont aujourd’hui largement derrière nous. Depuis février, tout est progressivement rentré dans l’ordre. Il y a eu, c’est vrai, des difficultés techniques de mise en route mais cela reste normal pour un tel équipement innovant, d’un point de vue technologique mais aussi à Brest où les téléphériques sont peu nombreux (sourire) !  D’où des réglages nécessaires au départ et le temps indispensable de prise en main. Le fonctionnement devra s’effectuer sans cabinier avec une gestion assurée par le PC sécurité du tram, d’où des questions techniques liées à la sensibilité trop forte des capteurs. C’est aussi une innovation pour l’exploitant Keolis avec une nécessaire formation du personnel.

À la mi-mars, nous avions dépassé les 200 000 passages, c’est au-delà de nos prévisions

Quel premier bilan tirez-vous ?

Le trafic est très au-delà de nos prévisions. Cela s’explique par un effet découverte mais aussi par une réponse adaptée aux besoins de la population et par l’attraction du lieu desservi : les Capucins. À la mi-mars, nous avions dépassé les 200 000 passages. Autre résultat fort : la fierté des habitants pour leur téléphérique. Formidable levier d’aménagement urbain, il a aussi pour objectif de les faire revenir en centre-ville. Innovant et ludique, il contribue à rendre la ville plus facile à vivre – les enfants l’adorent – mais aussi à la voir différemment. Ce bel objet urbain est léger, discret et quasi poétique. Par ailleurs, le soutien fort de la ministre de l’Écologie* et son lancement d’un nouvel appel à projets ont donné beaucoup d’échos à notre téléphérique.

Quel est intérêt de cette expérience pour une Sem d’aménagement comme BMA ?

C’est très intéressant de travailler sur un prototype. Pour monter le projet, nous avons mis en place un groupement momentané d’entreprises entre la Sem et Egis Rail pour la partie technique. Il s’agit d’un bon choix, très adapté pour des projets innovants de ce type, qui permet de sortir de nos modes de fonctionnement habituels en allant chercher à l’extérieur l’expertise technique. Convaincus par ce modèle, déjà éprouvé pour le tramway, nous pensons le réutiliser pour d’autres projets à forte dimension technique. Mais il est encore trop tôt pour en parler !

Quels échanges avez-vous eu avec d’autres Epl ou collectivités ?

Au départ, nous n’avions pas conscience de l’importance de l’intérêt suscité. Très vite, nous avons eu beaucoup de contacts et de visites sur place pour voir le volet technique mais aussi l’intégration urbaine du téléphérique et le montage du projet. Nos collègues de La Réunion ont notamment été très intéressés par un modèle léger et peu invasif qui s’intègre bien aux espaces naturels. Après tous ces échanges riches et instructifs, il serait intéressant de mettre en place un réseau pour partager nos modes de fonctionnement et nos retours d’expérience. Il y a des points communs mais aussi des problématiques ou des usages différents.

*Ségolène Royal

Propos recueillis par Philippe Pottiée-Sperry

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