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Le projet MHyRABEL, fruit lorrain de la transition énergétique

Publié le 4 mai 2016, par Philippe Pottiée-Sperry

La communauté de communes du Pays audunois (Meurthe-et-Moselle) et sa Sem d’énergies renouvelables ont réussi à convaincre sur un projet très innovant : l’expérimentation sur leur territoire d’une valorisation de l’hydrogène. Avec l’idée à terme de créer une nouvelle filière industrielle régionale.

Le projet Mhyrabel est de produire et stocker une nouvelle source d’énergie, à partir d’un parc d’éoliennes

Tout a commencé il y a près de 3 ans lorsque Daniel Matergia, président de la communauté de communes du Pays Audunois (CCPA) – 14 communes pour 8800 habitants -, assiste à une présentation, à l'IUT de Longwy, sur les potentialités considérables de l'hydrogène. Une révélation pour l'élu qui y voit tout l'intérêt en termes d'énergies alternatives. "J'ai découvert une matière inépuisable, non polluante, et pouvant être solide, c'est-à-dire stable et sans danger", raconte-t-il.

L'idée de produire et stocker cette nouvelle source d'énergie, à partir du parc d'éoliennes, fait son chemin en se concrétisant dans un projet très innovant, formidable levier de développement économique du territoire.

Un consortium signé avec Engie Futures Energies et le CEA

Si la CCPA porte le projet, son bras armé est la Sodeger (SOciété de DEveloppement et de GEstion des énergies renouvelables) dont Daniel Matergia est le PDG. "Seule la Sem peut porter ce type de projet industriel", explique-t-il. 

Une des premières concrétisations est la signature le 23 février du consortium réunissant la Sem avec Engie Futures Energies1 et le CEA Tech2. "Une petite interco et une petite Sem réussissant à s'associer à ces deux géants, cela peut interpeller mais c'est la qualité du projet et la volonté politique qui ont fait la différence", se réjouit l'élu.

Le projet est éligible au Pacte Lorraine qui permet d'obtenir des subventions de l'Etat, de la région et des fonds européens du Feder. S'y ajoutent des partenariats avec l'université de Lorraine et ERDF.
Jusqu'en novembre, la phase d'études analyse les différents scénarios possibles et leur viabilité. Selon les choix retenus, l'expérimentation pourra alors commencer rapidement. En pratique, il faudra un électrolyseur, une pile à combustible et un réservoir de stockage pour l'hydrogène. "Nous prenons contact avec des entreprises de transports ou de services pour nous accompagner dans l'expérimentation", explique Daniel Matergia.

S'il voit le jour, ce projet ambitieux se déclinera sur près de cinq ans. Avec à la clef la création d'une filière industrielle régionale.

1Filiale d'ENGIE
2Commissariat à l'Energie Atomique et aux énergies alternatives (CEA)


Expérimenter la transition énergétique

"Le projet MHyRABEL repose sur l'idée d'expérimenter une transition énergétique sur un territoire avec une valorisation multi-usages de l'hydrogène : mobilité, réseaux de chaleur, retour en électricité, injection dans le réseau gazier, méthanation*", détaille Daniel Matergia. Une innovation, sachant que les expérimentations pratiquées sur l'hydrogène se limitent souvent à un seul usage. Plus développées en Allemagne qu'en France, les études menées sur les véhicules électriques à hydrogène montrent une autonomie plus importante que les véhicules à batterie. Autre atout du projet : le stockage permettrait de changer le modèle économique de la production d'énergies renouvelables en tenant compte des fluctuations du marché de l'énergie.

*Transformation de l'électricité en méthane de synthèse

Le projet MHyRABEL expérimente une valorisation multi-usages de l’hydrogène : mobilité (stations-services pour alimenter des véhicules en hydrogène), réseaux de chaleur, retour en électricité, injection dans le réseau gazier, méthanisation

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