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Nouvel habitat : un peu de hauteur de vue

Publié le 18 février 2016

On n’habite plus dans l’habitat collectif aujourd’hui comme hier. Les nouveaux projets d’habitat font la part belle à l’innovation. Ils reposent sur des critères d’efficacité : durables, mixtes, fonctionnels, aérés, répondant (vraiment) aux attentes de la population (écoutée)…

« Habiter, c’est être », écrivait déjà le philosophe allemand Martin Heidegger* (1889-1976). Echaudés par le retour de boomerang des expériences d’habitat collectif des années 1960 (tours déshumanisées, cités à vau-l’eau, sentiment d’entassement, d’étouffement), élus et architectes semblent avoir punaisé la phrase du philosophe au-dessus de leur ordinateur.

Les nouvelles façons d’habiter impliquent en effet une écoute réciproque, à commencer par celle des habitants qui restent les mieux placés pour émettre les avis les plus pertinents. Et que veulent-ils, ces habitants ? Un habitat différent, esthétique, confortable et durable, comme à la Folie divine de Montpellier. La mixité fonctionnelle innerve le cœur du projet montpelliérain. Après une disette de quarante ans, sept tours s’élèveront dans le ciel héraultais dans les prochains mois.

On ne change plus de logement, on le change !

La Zac Ivry Confluences promeut la même puissance novatrice. Le projet ne se construit pas, il se coconstruit. Habitants et promoteurs ont d’ailleurs bien fait de se rapprocher puisqu’est né de leurs cogitations le concept d’habitat évolutif, collant aux nouveaux modes de vie. Et oui, il fallait y penser : on naît, on grandit, on se marie, on se pacse, on divorce et il arrive même que l’on meurt ! D’où l’originalité d’un habitat aux typologies évolutives. Un T1 pour les jeunes couples ou les récents divorcés, un T5 pour les familles recomposées. Il suffit de pousser les murs ! Une personne achète un T4 puis l’enfant « s’envole » ? Il en fait un T3 et loue le T1 ! Quand les temps de vie changent jusqu’à la forme de l’habitat !

Villeurbanne boucle la boucle

Le passé n’est pas opposable au présent. Bien au contraire : à Villeurbanne, l’architecte Môrice Leroux, autodidacte, a construit l’un des plus remarquables centres urbains de France de l’entre deux-guerres (1927-1931). Or, le maire, Lazare Goujon, n’a pas eu le temps d’achever le travail. Quatre-vingts dix plus tard, le centre-ville de ce phare de la métropole lyonnaise va enfin boucler la boucle de son aménagement, le passé tenant d’une poignée souple le crayon de la modernité. Autant de projets portés par des Entreprises publiques locales… éprises « d’heideggerisme » !

Stéphane Menu

*Conférence prononcée au mois d’août 1951 à Darmstadt, in Essais et conférences, 1951, éd. Gallimard.

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