À Narbo Via, les Epl d’Occitanie conjuguent mémoire et avenir

Publié le 19 juin 2025

Sous un ciel radieux, c’est dans l’écrin contemporain du musée Narbo Via que les représentants des Entreprises publiques locales (Epl) d’Occitanie se sont réunis le 11 juin 2025. Ce cadre prestigieux, à la croisée du patrimoine antique et de la modernité architecturale, a accueilli une journée d’échanges tournée vers l’avenir des territoires. L’attractivité, le tourisme et l’impact des Epl dans les mutations locales ont guidé les débats.

Didier Aldebert, président de la Fédération régionale, ouvre la journée avec un discours chaleureux et structurant. Il insiste sur la dynamique du mouvement Epl en Occitanie, sa capacité à s’adapter à tous les territoires et à porter une parole forte dans le débat public. Il rappelle la force du modèle Epl, capable d’allier vision politique de long terme, agilité d’action et ancrage local.

Benjamin Gallèpe, directeur général de la FedEpl, présente les grands axes du Congrès national des Epl 2025, prévu à Montpellier, axé sur les transitions écologiques, les coopérations et l’innovation territoriale. Une convention a d’ailleurs été signée à cette occasion entre la Fédération des Epl Occitanie et la FedEpl, pour renforcer les synergies en vue de cet événement phare de l’automne.

Henri Martin, maire de Port-la-Nouvelle, intervient au nom de Bertrand Malquier, maire de Narbonne. Il évoque la transformation de son territoire avec le projet ambitieux d’extension du port, piloté par une Epl locale. Il souligne combien ces outils sont essentiels pour conduire des projets structurants en mobilisant tous les acteurs et en conjuguant performance économique et intérêt général.

Aménager et bâtir un territoire riche en patrimoine archéologique

Une première table ronde interroge la conciliation entre aménagement urbain et préservation archéologique. Jean-Yves Breuil (directeur-adjoint scientifique et technique de l’Inrap), Annette Laigneau (Vice-présidente de Toulouse Métropole) et Emmanuel Teixeira (directeur de la Sem Alenis) croisent leurs expériences. À Narbonne comme ailleurs, les vestiges du passé sont à la fois richesse et contrainte pour les projets urbains.

« Il faut sortir de l’opposition stérile entre fouilles et développement. Le patrimoine peut être un moteur, pas seulement un frein », affirme Annette Laigneau, appelant à une meilleure acculturation mutuelle entre services archéologiques et aménageurs.

Jean-Yves Breuil complète : « Une ZAC peut très bien intégrer les résultats de la recherche archéologique dans son récit territorial. Encore faut-il que le dialogue commence en amont, dès la programmation. »

Les intervenants appellent à une culture commune de l’anticipation et à un dialogue constructif. L’exemple de la ZAC des Berges de la Robine, à Narbonne, où les fouilles ont révélé des vestiges majeurs, illustre cette tension. Emmanuel Teixeira, rappelle que « 7 millions d’euros ont été engagés pour les fouilles sur 3500 m². C’est un investissement significatif, mais il permet de faire émerger une identité forte pour le quartier. »

Le marketing territorial, ou comment raconter le territoire

La deuxième table ronde se penche sur l’identité touristique. Didier Aldebert insiste sur la nécessité de faire du tourisme un levier stratégique, construit sur l’authenticité. Il cite l’exemple de « L’Aude, l’Âme Sud », marque de destination née d’une large concertation et déployée avec méthode et constance par les acteurs publics et privés.

« Le marketing territorial, ce n’est pas de la communication cosmétique. C’est un acte de stratégie qui oblige à un regard lucide sur le territoire », explique-t-il.

Gaëlle Lehmann (directrice d’Ouest Aveyron Tourisme) insiste sur la sincérité des messages : « Dans nos campagnes, les habitants sont nos meilleurs ambassadeurs. On ne peut pas mentir sur l’expérience touristique. »

Xavier Labaune, directeur de l’Office de tourisme de Nîmes, conclut avec force. Le patrimoine, l’événementiel et la culture constituent les piliers de la stratégie nîmoise. « Il faut arrêter de faire des marques hors-sol. Le visiteur vient pour ce qui est vrai, pas pour ce qui est marketé. »

Une journée miroir des ambitions des Epl

La journée a mis en lumière une maturité croissante des Epl dans leur capacité à gérer des projets complexes et à fédérer les énergies autour de récits identitaires forts. L’économie mixte locale se révèle être un levier de cohésion, d’efficacité et de vision, face aux défis écologiques, sociaux et économiques.

En somme, cette journée régionale illustre pleinement la capacité des Epl à incarner les transitions territoriales. À l’image des projets évoqués, elle aura mêlé exigence, engagement, coopération… et une certaine idée du futur local. Prochain rendez-vous : Montpellier, du 14 au 16 octobre, pour le Congrès et Salon des Epl.