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Perspectives économiques : les mauvais signaux se multiplient

Publié le 31 octobre 2022

L’activité économique était jusqu’alors portée par une dynamique favorable après un exercice 2020 morose. L’exercice 2021 a été marqué sous le sceau de la croissance, et l’exercice 2022 aussi malgré un essoufflement. C’est ainsi que les Entreprises publiques locales (Epl), malgré des disparités selon les domaines d’activité, ont augmenté leur volume de production au cours de ces deux années. Mais l’horizon pourrait s’assombrir…

Les récentes publications de différentes institutions publiques et privées rendent cependant compte de perspectives peu favorables. Le volume de l’activité économique a augmenté à nouveau au troisième trimestre de l’année 2022, mais sa progression est très relative. Un retournement de conjoncture est attendu en 2023 et devrait toucher l’ensemble des secteurs d’activité par contagion.

Une perspective de croissance nulle au quatrième trimestre de l’année 2022

Les dernières publications de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) font état d’une croissance de l’activité économique de 0,2 % au troisième trimestre, après une hausse de 0,5 % au deuxième trimestre. La croissance devrait être nulle au quatrième trimestre, ce qui devrait aboutir à une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 2,6 % sur l’ensemble de l’année. Marquée par la conjonction de plusieurs chocs – sanitaires, géopolitiques et énergétiques –, l’activité économique est pénalisée par une inflation qui s’est accélérée en octobre pour s’établir à 6,2 % sur un an. Elle occasionne des pertes de pouvoir d’achat qui limitent la consommation des ménages, principal moteur de la croissance de l’économie française.

La hausse des coûts de l’énergie est également très handicapante. Son impact est certes relativisé pour les ménages par la mise en place d’un mécanisme de blocage des prix et pour les entreprises par un report partiel sur les prix de vente et par un ajustement retardé des salaires. Cela ne devrait pas durer pour ces dernières, bien que le climat des affaires se maintienne.

Projections moroses et inégales pour l’année 2023

Si l’activité résiste aujourd’hui, sa résilience atteint ses limites. La spirale inflationniste ne devrait pas être démentie en 2023, engendrant des problématiques de demande intérieure que la demande extérieure ne compensera pas. La société d’études Xerfi dans sa dernière étude Previsis parue en octobre anticipe une augmentation très relative de la production intérieure brute en 2023, autour de 0,5 %. Malgré une conjoncture peu porteuse, les entreprises disposaient de marges de manœuvre financières et de conditions de financement favorables leur permettant de soutenir l’activité économique. La dépréciation des encours en raison de l’inflation et le durcissement des conditions d’octroi de crédit devraient les inciter à dégrader leurs perspectives d’investissement.

Les différentes branches de l’économie française ne devraient pas être touchées de la même manière. L’horizon du secteur de la construction apparaît sombre, compte tenu des difficultés du marché de la construction neuve et de l’insuffisance de la demande s’agissant du marché de la rénovation. D’autres secteurs résistent davantage, comme celui des services et de l’immobilier, tandis que le secteur de la santé et de l’hébergement social paraît étanche aux effets de la conjoncture.

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Par Esteban PRATVIEL
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