menu

Des Epl pour soigner les maux du secteur social et du médico-social

Publié le 14 décembre 2018

Vitrine du mouvement, le Congrès des Entreprises publiques locales est l’occasion de mettre en lumière le travail mené par les Sem, les Spl et les SemOp dans des secteurs « moins visibles », comme le social et le médico-social. Portage immobilier, construction, services à la personne, retour sur une séance qui a rappelé ô combien les Epl avaient leur carte (vitale) à jouer !

Photo FedEpl ©Stéphane Laure
Photo FedEpl ©Stéphane Laure

Qui a dit que les Epl ne faisaient pas dans le social ?…

En amont, leur expertise pointue dans les domaines de la construction, l’immobilier, du développement économique leur permet d’apporter des solutions aux collectivités et aux opérateurs du secteur. En aval, elles sont particulièrement agiles et à l’écoute pour agir au contact direct de la population. Rémy Bensoussan, directeur général de la Sem Lot Aide à domicile et Jean-Marc Besnier, directeur général de la Sem Laval Mayenne Aménagement (LMA), ont tous deux mis en évidence que les champs du social et du médico-social s’inscrivaient parfaitement dans la volonté de diversification des Epl.

Les besoins sont croissants, la demande est forte. Rémy Bensoussan le rappelle en introduction :  » la population vieillit, les plus de 65 ans représenteront 40 % des Français d’ici 2030″. Œuvrant au sein du département le plus âgé où 1 personne sur 3 a plus de 65 ans, le sujet de l’aide à domicile est particulièrement sensible. Créée pour faire face à la crise de 2008-2009, la Sem s’est construite autour du tissu associatif de l’aide à domicile déjà en place en y injectant une bonne dose de gestion d’entreprise, ce qui a eu pour effet de maintenir l’emploi de 900 salariés, de professionnaliser les interventions et finalement « de changer la perception de l’aide à domicile traditionnellement vu comme un secteur en souffrance ».

Agissant à un autre niveau, Jean-Marc Besnier partage le même constat et rappelle qu’au vieillissement se greffent la désertification médicale et le manque de médecin généraliste, véritable frein à l’implantation de jeunes familles dans les territoires ruraux ou périphériques. À l’écoute des besoins, la Sem LMA est passé de l’immobilier d’entreprises à apporteur de solutions immobilières.

Maisons médicales, Ehpad, blanchisserie, gestion de foyers pour personnes handicapées, les opportunités pour les Epl dans les domaines social, médical et médico-social sont nombreuses. Pour Benjamin Colin, directeur du marché des clientèles institutionnelles au Crédit coopératif, c’est un véritable relai de croissance, notamment pour les Epl départementales. Le Crédit coopératif est là pour les aider à s’en saisir car, peu habituées à œuvrer sur ce secteur, les Epl ne sont pas nécessairement positionnées sur les aides qu’offrent les départements en matière de solidarité territoriale.

Pour Jean-Marc Besnier, il faut agir vite car les Epl ont tous les atouts pour s’inscrire dans ce qu’il appelle « un projet de soin ». Il propose à la Fédération de se rapprocher des grands mouvements du médico-social et des services départementaux de manière à être identifiée comme un partenaire de premier plan.

Pour Isabelle Bonnaud-Jouin, responsable de l’économie mixte à la Banque des Territoires, juge également que les Epl, et plus particulièrement les Sem, sont les outils adéquats pour agir en la matière. Toutefois, il n’est pas opportun « de mettre au point un stéréotype », la Sem pouvant être de référence départementale, régionale, relever de l’aménagement, de l’immobilier ou du développement économique. Par ailleurs, la multi-activité, intrinsèque aux Sem, est un atout formidable pour leur permettre de s’installer durablement sur ce secteur.

« Projet de soin » pour les uns, « projet politique » pour les autres, mais du cas par cas pour tous. Mettant en avant d’importants besoins, le social et le médico-social offrent encore un réel modèle économique sur lesquels les Epl peuvent s’appuyer pour diversifier leur activités et soutenir leur plan d’affaires tout en rappelant leur rôle d’opérateurs de proximité.

Par Grégory DECOSTER
Top